La fausse couche est une interruption spontanée de grossesse qui survient durant les 5 premiers mois. Cet épisode, bien que fréquent, n’en reste pas moins douloureux pour les femmes et les familles.
Quels sont les signes et symptômes ? Quel traitement en cas de fausse couche ? Comment s’en remettre ? Retrouvez toutes les réponses à vos questions dans ce guide.
La fausse couche est l’arrêt spontané d’une grossesse intervenant avant la 20e semaine de grossesse (22e semaine d’aménorrhée), soit environ 5 mois, date de viabilité du fœtus et entraînant la perte de son futur bébé. Elle se manifeste généralement par des saignements vaginaux accompagnés de douleurs dans la partie basse du ventre. Ces symptômes doivent conduire à consulter un médecin. Dans certains cas, un traitement est nécessaire.
Peu de gens le savent : il existe différents types de fausse couche.
Les fausses couches les plus fréquentes surviennent lors du premier trimestre de la grossesse, avant la 14ème semaine d’aménorrhée. On parle alors de fausses couches précoces. On les distingue des fausses couches tardives, qui ont lieu, elles, durant le deuxième trimestre de la grossesse (entre la 14ème et 22ème semaine d’aménorrhée) et qui sont bien plus rares.
La majorité des fausses couches sont “isolées” : c’est-à-dire que la femme va malheureusement vivre une fausse couche mais mènera ensuite des grossesses sans encombre fort heureusement. La fausse couche isolée concerne environ 15% des grossesses[1].
On la distingue des fausses couches “à répétition” qui arrivent bien plus rarement (1,5% des femmes[1]) et concernent les femmes de moins de 40 ans, enceintes du même partenaire et qui ont subi trois fausses couches précoces consécutives. Cette situation conduira généralement à la réalisation d'un bilan médical pour essayer de trouver une cause à l'arrêt de ces grossesses.
Les causes d’une fausse couche isolée sont rarement recherchées. Celle-ci survient le plus souvent lorsque le corps de la femme détecte que l’embryon a des anomalies qui empêchent la survie de son futur bébé (anomalies chromosomiques ou anomalies du développement). C’est un fait important à souligner car bon nombre de futures mères se sentent, à tort, responsables de cette situation.
Un bilan médical est la plupart du temps inutile dans ce cas.
En cas de fausses couches à répétition, les raisons seront recherchées à l’aide d’un bilan médical (examens sanguins, dosages hormonaux, consultation génétique, spermogramme, examen thyroïdien avec dosage de la TSH, dosage de la glycémie, bilan infectieux, imagerie médicale…).
Les causes les plus fréquentes sont :
Une malformation de l’utérus (utérus cloisonné ou présentant des malformations, par exemple chez les femmes ayant été exposées au Distilbène® in utero),
Des anomalies de la cavité utérine (adhérences, polypes, fibromes, ...),
Des anomalies génétiques et chromosomiques (que ce soit chez le couple ou l’embryon),
Des dérèglements hormonaux de type : diabète, hyper ou hypo-thyroïdie, syndrome des ovaires polykystiques (SOPK),
Une anomalie de la coagulation sanguine ou une maladie auto-immune,
Un dysfonctionnement du système immunitaire.
Dans certains cas, la raison de fausses couches à répétition n’est pas trouvée.
Des facteurs de risque existent :
Une fausse couche se manifeste par :
JE RETIENS !
Les saignements vaginaux en début de grossesse ne riment pas forcément avec fausse couche. En effet, plus d’1/4[1] des femmes qui mènent leur grossesse à terme ont des saignements au cours du 1er trimestre. En revanche si ceux-ci sont abondants ou douloureux, il peut s’agir d’une fausse couche.
Il arrive parfois qu’il n’y ait pas de symptômes et que l’interruption de grossesse se découvre lors de la 1ère échographie, avec l’absence de battements du cœur du fœtus.
En cas de suspicion de fausse couche, il est important de consulter au plus vite, notamment si les saignements sont abondants et que vous avez des symptômes associés tels que : fièvre (température > 38°), étourdissements ou vertiges, nausées ou vomissements, accélération du rythme cardiaque. Il peut s’agir d’une fausse couche hémorragique qui nécessite une prise en charge en urgence. En cas de saignements modérés, consultez votre médecin gynécologue dans la journée.
ZOOM SUR : la grossesse extra-utérine
La grossesse extra-utérine, dont les symptômes sont proches de ceux de la fausse-couche, est à différencier de celle-ci. En effet, dans le cas d’une grossesse extra-utérine, l’œuf fécondé se fixe en dehors de l’utérus (généralement dans la trompe). Ce type de grossesse est une urgence, qu’il faut diagnostiquer et traiter rapidement pour éviter les complications. Un traitement médical, allant parfois jusqu’à l’intervention chirurgicale, est en effet nécessaire.
Lors de la consultation médicale, le gynécologue pourra faire le diagnostic de la fausse couche à l’aide d’une échographie abdomino-pelvienne pour voir le contenu de l’utérus. En cas de grossesse interrompue, soit l’utérus sera vide sans embryon visible, soit il y aura un embryon mais sans activité cardiaque.
Cet examen est parfois complété par un dosage de l’hormone de grossesse (prise de sang). Un taux bas confirme l’interruption de la grossesse.
Si l’utérus est vide, cela signifie que vous avez déjà expulsé l’embryon. Si les saignements diminuent et que l’examen clinique est normal, il n’y aura pas de traitement. Une consultation médicale de contrôle pourra être proposée.
Si vous n’avez pas expulsé l’embryon (encore visible à l’échographie), il existe alors 3 possibilités
En cas d’abstention thérapeutique (évacuation spontanée de la fausse couche) ou de traitement médical, une échographie abdomino-pelvienne de contrôle effectuée à distance permettra de vérifier que l’utérus est vide.
Suite à une fausse couche, il faut éviter les tampons hygiéniques et les rapports sexuels pour prévenir les risques infectieux.
LE SAVIEZ-VOUS ? Depuis le 01 janvier 2024, en cas de fausse couche et quel que soit votre statut, vous pouvez bénéficier d’un arrêt de travail sans application de délai de carence, si votre état de santé le nécessite. Renseignez-vous auprès de votre assurance maladie [2].
Même si sur le plan médical, c’est un évènement fréquent, qui n’a généralement pas d’impact sur la santé des femmes concernées, ni sur leur fertilité et leurs chances de mener une à bien une nouvelle grossesse, il ne faut pas banaliser la fausse couche, qui n’a rien d’anodin sur le plan psychologique. Le couple doit surmonter une vraie douleur, un réel deuil voire un traumatisme, selon les cas.
Les chiffres montrent bien que les fausses couches sont des événements fréquents et qui peuvent toucher toutes les mamans. Pour autant, elles sont bien souvent passées sous silence. Et ce tabou entretient les difficultés que peuvent éprouver les femmes ou les couples concernés.
La principale difficulté liée à la fausse couche est le sentiment de solitude des personnes qui la traversent. La fausse couche survient souvent lors des 1ères semaines alors que le corps de la future maman n’a pas encore changé et que les futurs parents n’ont pas encore annoncé la grossesse à leurs proches. Il peut ainsi sembler difficile pour le couple d’envisager de parler à leur entourage de la perte de ce bébé, ne souhaitant pas leur imposer le douloureux ascenseur émotionnel qu’ils sont eux-mêmes en train de vivre. Un sentiment d’échec voire de honte et de culpabilité, de ne pas avoir réussi là où les autres paraissent si nombreux à avoir des bébés sans encombre, peut aussi empêcher les parents de se confier et de s'enfermer dans leur douleur. Ces facteurs entraînent souvent l’isolement du couple durant ce deuil périnatal, alors que le soutien de leurs proches est pourtant un élément primordial qui pourrait les aider.
Dans cette épreuve qu’est la fausse couche, l’intensité de la douleur psychique ressentie par les parents ne dépend pas seulement de l’avancée de la grossesse, mais aussi de l’intensité du désir d’enfant, ou encore de la projection identitaire dans cette grossesse. Sans accompagnement psychologique, celle-ci peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois, laisser des traces et impacter durablement la parentalité des personnes concernées. Lors de la grossesse suivante, les parents peuvent notamment éprouver des réticences à se projeter dans cette nouvelle grossesse, cette future parentalité et l’accueil de ce nouvel enfant. Il est également fréquent que des angoisses se réactivent durant la grossesse, particulièrement lors de douleurs ou de symptômes similaires à ceux vécus précédemment ou encore à l’approche du terme où s'est arrêtée la grossesse précédente, craignant une nouvelle perte. Et c’est bien compréhensible. Certaines femmes peuvent également être traumatisées par la vue des pertes de sang constatées lors de leur fausse couche, ce qui peut entrainer une appréhension voire une peur de tomber à nouveau enceinte.
Pour limiter les difficultés évoquées ci-dessus, il est primordial de pouvoir s’exprimer sur le vécu de cette fausse couche, autant dans sa tête que dans son corps.
Comme dans n’importe quel deuil, s’autoriser à exprimer ses émotions, à pleurer et à en parler avec sa propre mère par exemple ou avec des proches de confiance, permet de rompre l’isolement qui dessert ce processus. Les fausses couches touchant un grand nombre de parents, il y a fort à parier que vous découvriez que d’autres personnes de votre entourage ont également traversé cette épreuve périnatale avant de réussir à avoir un bébé.
Échanger avec des personnes qui ont vécu la même chose peut être un vrai soutien, mais cela est parfois plus facile avec des inconnus. Les groupes d’échanges sont donc une option très intéressante, d’autant qu’ils sont aujourd’hui facilement et rapidement accessibles grâce aux différents formats possibles : physiques (groupe de paroles) ou numériques (forum de discussion, groupe de paroles en visio, …).
Il est également impératif de s’entourer de professionnels de santé à qui poser vos questions et confier vos inquiétudes, notamment en cas de symptômes suspects. Ils sauront vous rassurer sur votre santé et adapter le suivi des grossesses futures (pour notamment vous aider à passer la fenêtre temporelle qui vous inquiète). Ils pourront également vous renseigner sur les dispositions mises en place récemment dans le cadre de la loi du 7 juillet 2023, visant à favoriser l'accompagnement des couples confrontés à une interruption spontanée de grossesse. La principale mesure est de favoriser l’accès à l’accompagnement par un psychologue.
Le psychologue est un spécialiste de la santé mentale que chaque personne peut avoir besoin à un (ou plusieurs) moment(s) de sa vie de consulter. Il offre un accompagnement qui est le plus souvent ponctuel, durant quelques semaines ou quelques mois. Il propose un espace et un soutien permettant de penser à l’écart du quotidien, afin d’avancer dans votre deuil périnatal, d’élaborer votre parentalité ou encore de traiter votre traumatisme.
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Si dans notre société, le sujet de la fausse couche reste encore tabou, la parole tend à se libérer pour faire évoluer l’accompagnement des parents qui connaissent malheureusement cette situation. La loi du 7 juillet 2023 met en lumière l’importance de la prise en considération de l’impact de cet événement dans la vie des parents et de la mise en place d’accompagnements spécifiques pour soulager les bouleversements psychiques qu’il engendre.
Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
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