Le laboratoire Gallia a lancé une campagne de sensibilisation sur la période du post partum et a mené 3 études avec l’institut IPSOS afin de mieux comprendre la réalité des parents et leurs besoins.
Dans ce nouvel épisode de regards croisés, je reçois Anaïs BARRERE, responsable de la marque Laboratoire Gallia et Christèle ALBARET, psychosociologue et fondatrice de la clinique e-santé pour en parler et déculpabiliser les parents.
Le Laboratoire Gallia est très fier d’avoir lancé une campagne de sensibilisation nationale sur la période du post partum qui est un enjeu de santé publique. Elle est souvent confondue avec la dépression post partum et avec le baby-blues alors qu’elle est pourtant très différente puisque 100% des parents traversent cette période de chamboulements. Notre mission, qu’est nourrir la confiance des parents, se devait d’accompagner les parents sur cette période, leur donner des outils, des conseils et être accompagnés par des experts comme Christèle.
Le post partum est tout simplement la période qui suit l’accouchement. Cette période, variable d’une personne à l’autre, dure de 6 semaines à 2 mois environ. On parle aussi de 4ème trimestre de grossesse.
Le post partum concerne la maman, le papa, le co-parent. C’est donc cette période, psychologiquement bousculante durant laquelle la maman doit apprendre à s’approprier cette nouvelle vie qui démarre, à reconstruire son corps. Le papa/co-parent doit apprendre à devenir papa/co paren-. Et chacun doit apprendre à trouver sa place et à rencontrer ce bébé.
Le baby blues est une période émotionnellement bousculante que peut traverser la maman souvent dans les 15 jours qui suivent l’accouchement durant lesquels il peut y avoir une sorte de déprime qui arrive.
Si cela dure plus de 15 jours, avec une tristesse profonde, avec une anxiété, avec une difficulté à voir le lien avec son bébé se mettre en place, voire un rejet du bébé et la pensée de lui faire du mal : on est alors dans le cadre d’une dépression post partum. Et là, c’est très important de consulter rapidement, d’en parler avec ses proches. Et plus vite on le dit, plus vite on consulte, plus vite on revient à la normale.
On a lancé 3 études avec l’aide de l’institut IPSOS pour lesquelles on a interrogé :
Il y a un chiffre qui est très représentatif qui est que 88% des parents nous ont déclaré ressentir aussi bien du bonheur que de l’épuisement lors du post partum. Donc on sent bien que l’arrivée du bébé, c’est beaucoup de joies mais c’est aussi tellement de bouleversements !
Il y a 2 chiffres auxquels j’ai porté un intérêt précis : 79% des jeunes mamans qui se disent épuisées émotionnellement lors du post partum et 72% des papas qui se disent épuisés psychologiquement lors du post partum. Emotionnellement et psychologiquement, ce n’est pas la même chose !
Pour les mamans, le sentiment premier à prendre en compte quand on parle d’épuisement émotionnel, c’est en lien avec l’attachement qui est en train de se créer avec l’enfant ; en plus de la fatigue. Donc on va vraiment parler d’une charge émotionnelle qui s’installe.
Pour le papa, l’impact est plus psychologique parce qu’il concerne l’écart qu’il y a avec le sentiment qu’on attend de lui pour faire face et les ressources qu’il a pour y faire face. Et comme il est en train d’acquérir ces ressources, il y a un stress, une anxiété importante, la peur de mal faire, de se sentir débordé. Et donc la pression, l’épuisement psychologique.
Mais pour les deux, le 1er élément est la fatigue : physique, émotionnelle et psychologique. Et il y a aussi un écart entre l’idéal qu’on avait construit du parent avant et le parent en pratique qu’on devient.
Oui. On a regardé tous ces chiffres avec Christèle et pris la mesure du poids autant pour les mamans que pour les papas et on s’adresse, dans notre campagne de sensibilisation, aux deux. Avec notamment cette question qui paraît si simple mais si peu posée « Comment ça va, toi ? ».
On rentre dans une ère du néo-parent où les réseaux sociaux n’ont pas qu’un impact négatif. Il y a de plus en plus de parents influenceurs qui vont promouvoir la réalité du quotidien. Par exemple quand juste après l’accouchement, on n’a pas le corps parfait mais plutôt celui avec le slip filet pas très glamour ! On peut en rigoler et ne pas en faire un drame. Et se dire que je ne suis pas tout(e) seul(e) à vivre un moment un peu galère où je me sens dépassé(e). Soyons justes nous-même et acceptons nos propres limites.
Oui, tout à fait ! On a ce mythe de la mère parfaite, des parents parfaits que l’on voit sur les réseaux sociaux.
Tout l’objectif de la communication qui est faite par le Laboratoire Gallia, qui doit évidemment montrer les moments de bonheur qu’apportent la parentalité est de révéler aussi la réalité pour les déculpabiliser et nous pousser à mieux les accompagner.
En s’appuyant sur les retours de l’étude IPSOS réalisée avec le Laboratoire Gallia, le top 3 qui ressort c’est :
Et c’est tout à fait normal de trouver cela dur ! Notre vraie vulnérabilité c’est de sa dire : c’est un moment difficile. Et de se demander comment aujourd’hui, je vais apprendre à m’adapter à cela et à le traverser.
Ils sont assez simples :
Le Laboratoire Gallia s’est dit qu’on allait d’abord faire comprendre aux proches (qu’on a appelé « les bienveilleurs et les bienveilleuses ») que l’on peut apporter aux jeunes parents une aide simple, gratuite, qui ne prend pas forcément beaucoup de temps telle qu’apporter un plat de lasagnes, leur faire quelques courses avant de venir les voir, leur descendre les poubelles en repartant, … des choses simples qu’ils n’osent pas forcément demander.
D’abord, il faut s’autoriser à demander de l’aide plutôt que d’attendre…
En tant que proches, plutôt que de faire un cadeau, on peut leur prendre une panière de linge (sale) et la ramener propre (et repassée).
Si la situation vous semble un peu dure pour les parents, posez en tant que « bienveilleurs et/ou bienveilleuses », cette simple question : « Comment ça va, toi ? ». Il peut y avoir des pleurs si la personne s’autorise émotionnellement le fait de craquer ou de libérer ses émotions, ce qui n’est pas grave ! En revanche, si cela vous semble nécessaire, n’hésitez pas à proposer un soutien avec un professionnel de santé, adapté à la problématique perçue.
C’est une plateforme de santé mentale avec des psychologues qui accompagnent toutes personnes francophones, partout dans le monde. C’est un lieu où parler de sa situation en tant que nouveaux parents et avoir des conseils précis. Le suivi se fait à distance pour faciliter sa mise en place à un moment où ses journées sont déjà bien remplies avec un nouveau-né. Sans RDV ni prise de tête, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, sous forme d’échanges écrits, ou audios ou vidéo. Il y a aussi des diagnostics en ligne à faire soi-même. Cela peut se faire en lien avec son médecin généraliste, sa sage-femme, …
Les parents cherchant des solutions facilitantes, nous proposons maintenant les « Rendez-vous d’experts » tous les mardis. Ce sont des échanges confidentiels et gratuits pour que les parents puissent adresser à différents professionnels de santé (infirmière puéricultrice, sage-femme, psychologue) leurs questions, pour répondre à un besoin momentané et sans chercher à remplacer le parcours médical en vigueur.
Pour diminuer la charge mentale liée à cette période du post-partum, nous proposons également sur cette même appli et/ou sur notre site internet www.laboratoire-gallia.com, des outils pour suivre sa grossesse, savoir quand prendre tel rendez-vous (par exemple, pour les échographies, le suivi du diabète gestationnel, …). Le numéro vert du Laboratoire Gallia reste aussi disponible 7j/7, 24h/24 ou par mail pour répondre aussi à toutes les questions. Ces services sont accessibles à tous les parents, même ceux qui n’utilisent pas les produits du Laboratoire Gallia.
On les a inclus en écoutant ce qu’ils avaient à nous dire. On a également interrogé 117 sage-femmes car elles sont en aval de l’accouchement, ont une vision exhaustive de ce que rencontrent les parents et proposent un accompagnement qualitatif tout au long de la grossesse et après.
On fait également des conférences, on participe à des séminaires dans lequel on doit mettre en avant ce qu’est le post partum auprès des généralistes, les pédiatres, les sage-femmes que l’on rencontre aussi au quotidien. On doit leur démontrer qu’avec les outils qui sont à destination des professionnels de santé tel que l’échelle d’Edimbourg, avec 10 questions assez simples, on peut connaître l’état psychologique d’un parent et ainsi mieux l’accompagner.
Nous sommes aussi convaincus qu’il faut accompagner les parents sur la nutrition car un parent qui se nourrit correctement pendant la période du post partum est un parent qui ira de mieux en mieux et qui retrouvera de l’énergie.
Les parents sont généralement très bien préparés à ce qu’ils vont vivre jusqu’à l’accouchement mais pas à ce qu’il va arriver après, alors que le post partum concerne 100% des parents ! Et les sage-femmes ne peuvent pas à elles seules porter cette mission-là. On a vraie responsabilité d’expliquer concrètement comment on peut préparer au post partum. Et chaque professionnel de santé a son rôle à jouer dans cette mission.
Nous sommes dans une approche globale de la prise en charge des néo parents. L’idée de la clinique e-santé et de ses psychologues experts en post partum est de proposer en de nombreuses ressources gratuites et en libre accès sur la parentalité ou encore des diagnostics. C’est aussi l’assurance d’avoir un psychologue qui vous accompagne au quotidien.
Il y a plusieurs démarches concernant le post partum avec le gouvernement car cela doit être géré de façon globale, d’autant que 66% des parents interrogés estiment que le gouvernement n’est pas encore assez mobilisé.
Cette étude permet au gouvernement de prendre en conscience des actions qu’il faut continuer à mener concernant le post partum, concernant les avancées sur le congé maternité et paternité, …
Globalement, en France notre accompagnement est plutôt bon. En revanche, l’aide psychologique n’est peut-être pas suffisante et ne fait pas partie du parcours en vigueur malgré les nouvelles mesures mises en place telles que l’entretien post natal obligatoire. Christèle nous accompagne d’ailleurs pour montrer l’importance de cette aide psychologique.
Ainsi, les parents auraient besoin d’entendre parler du post partum bien plus en amont car ils le découvrent tardivement et même si le programme du gouvernement autour des 1000 premiers jours de vie de leur bébé accompagne de mieux en mieux les parents, le post partum n’est pas évoqué sur leur site internet (www.1000-premiers-jours.fr/fr).
Et si l’on veut faire évoluer les choses, il faut des actions nationales qui ont du poids. On pourrait imaginer, et c’est ce dont nous essayons de discuter avec le gouvernement, de l’ajout d’une séance de préparation (dans le parcours de la grossesse) dédiée au post partum.
Nous faisons partie des entreprises qui cherchent à s’engager et qui ont dans leur quotidien le souhait d’améliorer leur politique autour de la parentalité, notamment lors du retour au travail des jeunes parents qui ont besoin de bienveillance. La certification B-Corp montre que l’on cherche à avoir un impact social positif. En lançant cette campagne de sensibilisation, on a inclus notre entreprise pour avoir un impact social positif sur les salariés du groupe Danone. On a aussi un congé maternité et paternité plus longs, on a des salles d’allaitement pour faciliter la poursuite de l’allaitement idéalement jusqu’à 6 mois, …
C’est essentiel car c’est tout un écosystème : la maison, les parents, la famille, les amis et l’environnement du travail.
Je voudrais ajouter un éclairage en complément de ce qu’a dit Anaïs au sujet du télétravail. On se rend compte que beaucoup de jeunes mamans se retrouvent en difficulté dans le cadre du télétravail et je voudrais interpeller les entreprises à ce sujet. En effet cela fait régresser la femme dans son rôle de maman qui se dit (ou à qui l’on dit) que puisqu’elle est à la maison elle peut tout gérer : faire une machine, préparer le repas et travailler ! Attention, il faut considérer cette spécificité et se demander si cette jeune maman a l’espace pour travailler sereinement en télétravail.
On va commencer avec Bliss et Gallia à mettre une 1ère pierre à l’édifice. On va pouvoir, de façon très concrète, apporter ces avancées sur le post partum.
Le vrai message est de dire qu’il faut oser parler du post partum, oser prendre soin de ses proches, des jeunes et des nouveaux parents.
Le post partum est un ascenseur émotionnel qu’il faut traverser, avec de beaux moments et des défis, des obstacles qui vont partie de la vie !
Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
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