Vous constatez que votre bébé recrache une partie de son lait que ce soit juste après les repas ou non. Vous vous demandez donc ce qu’il lui arrive. Est-ce des régurgitations ? Cela est-il lié à un souci de santé ? Quand faut-il consulter votre médecin en cas de régurgitations ? Et surtout, comment soulager votre bébé ?
Les régurgitations sont une remontée de lait contenu dans l’estomac jusque dans l’œsophage et/ou la bouche. Elles peuvent avoir lieu :
Les régurgitations représentent un trouble digestif fréquent qui touche près de 60 à 70% des bébés.
Les régurgitations constituent, pour bon nombre de parents, une source d’inquiétude et cela peut tout à fait se comprendre ! Si vous observez que votre bébé n’est pas gêné par ces régurgitations, qu’il ne fait pas de crise de pleurs incessants, que son sommeil est calme, qu’il se développe correctement (taille, poids, …), alors c’est probablement qu’il s’agit de régurgitations simples ou légères. Ces renvois sont le plus souvent physiologiques, ne nécessitent pas de traitement particulier et ne représentent pas de danger pour votre bébé !
Dans le cas où vous ressentez que ces régurgitations sont plus importantes (modérées à sévères, mieux vaut que) votre enfant soit vu par votre professionnel de santé qui saura vous accompagner et prendre en charge efficacement ce trouble digestif.
Dans ses premiers mois de vie, l’estomac de votre bébé (même s’il est né à terme et en parfaite santé) n’est pas encore tout à fait performant. De plus, il est petit pour accueillir tout le lait dont votre nourrisson a besoin. En effet, à la naissance, l’estomac d’un enfant fait la taille d’une cerise (5-7mL), à 1 semaine, il fait la taille d’un abricot (45-60mL), et à 1 mois, il fait la taille d’un gros œuf (80-150mL). Et la quantité de lait ingérée est importante, au regard de la petite taille de son estomac.
L’inadéquation qui existe entre le volume de lait ingéré et le volume de son estomac favorise donc les régurgitations du bébé.
D’autant plus que d’une part l’anneau valve (le cardia), qui a pour rôle d’empêcher les aliments de remonter de l’estomac vers la bouche, est encore immature. Et que d’autre part, certaines positions et/ou l’agitation de certains bébés sont connues pour accentuer ces régurgitations.
De façon plus imagée, la forme de l’estomac est proche de celle d’un ballon de baudruche. Quand votre nourrisson boit, son estomac se gonfle au fur et à mesure qu’il se rempli (tout comme un ballon). Et quand votre bébé bouge après son repas ou fait son rot, une partie du lait repart alors tout naturellement dans la bouche (de la même façon que si vous comprimez légèrement le ballon rempli d’eau, une partie va alors remonter voire ressortir).
Ce trouble digestif, le plus souvent bénin, peut se révéler dès les 1ers jours de votre nourrisson. Il dure, en moyenne, jusqu’aux 4 mois d’un bébé. En effet les régurgitations diminuent le plus souvent au fur et à mesure que votre enfant grandit. Elles peuvent également disparaître lors de la diversification alimentaire – au passage à une alimentation solide, mais ce n’est pas toujours le cas. Il est aussi possible qu’elles s’atténuent plus tard, lors de la verticalisation de l’enfant quand il commence à s’asseoir ou à marcher. Chaque enfant évoluant à son propre rythme, notamment pour l’acquisition de la marche, l’âge auquel les régurgitations disparaissent est donc variable…
C’est pour les plus rares cas, quand un reflux provoque des symptômes tellement gênants qu’ils affectent le quotidien de votre bébé qu’il est indiqué de consulter le médecin ou pédiatre qui suit habituellement votre enfant.
Un bébé qui est souffre d’un reflux gastro-œsophagien pathologique, ou RGO peut alors avoir les symptômes suivants :
Si votre enfant présente un ou plusieurs de ces symptômes, il est possible que cela soit lié au reflux gastro-œsophagien (RGO) mais cela peut également être lié à d’autres troubles tels que des coliques ou une allergie alimentaire (allergie aux protéines de lait de vache par exemple). Il est donc important de consulter un professionnel de santé pour avoir un avis médical fiable.
Si votre bébé est allaité, maintenez votre allaitement. Le lait maternel est en effet l’aliment idéal du nourrisson durant les premiers mois de vie : il couvre l’ensemble de ses besoins et assure son bien-être digestif. D’après plusieurs études, les bébés allaités ont moins de régurgitations et seraient donc moins sujets aux régurgitations que les bébés nourris au biberon (manifestations moins fréquentes et moins intenses). En effet, le lait maternel se digère bien plus vite qu’un lait infantile.
D’autre part, le lait maternel est un « antiacide » naturel. Le pH gastrique (c’est-à-dire l’acidité de l’estomac) après absorption du lait maternel est plus bas qu’après absorption d’un lait infantile.
Enfin, le lait maternel a des propriétés apaisantes et cicatrisantes, connues pour agir directement sur la paroi de l’œsophage de votre nouveau-né.
Retrouvez des conseils pour mieux comprendre et identifier les troubles digestifs de votre bébé allaité.
Si vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas allaiter et que votre bébé est nourri avec un lait infantile, veillez à la bonne préparation des biberons. Commencez par mettre l’eau avant la poudre. Puis ajoutez toujours 1 mesurette de lait rase pour 30mL d’eau. Veillez à ne jamais utiliser une mesurette provenant d’une autre boîte de lait (elles n’ont pas forcément la même contenance et le taux de reconstitution de la formule utilisée pourrait ne pas être correct).
Il est également important de bien respecter l’appétit de votre enfant, en évitant de le forcer à terminer un biberon ou en le suralimentant.
Si nécessaire, vous pouvez éventuellement modifier la fréquence et le volume des biberons, que vous pourrez proposer plus souvent, en plus petites quantités. En cas de doute, demandez conseil à un médecin ou au pédiatre de votre enfant.
Dans le cas de régurgitations et si votre enfant n’est pas allaité, l’augmentation de la viscosité du lait consommé peut limiter la fréquence et le volume des régurgitations. Ainsi, le professionnel de santé qui suit votre bébé peut vous proposer :
- Des farines (de maïs, de tapioca…),
- Des épaississants tels que Magic mix®, Gumilk®, Gelopectose®.
Les régurgitations peuvent être réduites grâce à quelques conseils pratiques, faciles à mettre en place au quotidien.
1. Choisissez des vêtements adaptés
Pour limiter les régurgitations de votre bébé, privilégiez dès le réveil et pour toute la journée des vêtements qui ne serrent pas votre enfant au niveau du ventre, cela augmente son inconfort et accentue les remontées. Optez alors pour des pièces larges et peu ajustées (grenouillères, pyjamas confortables…). De même pour les couches : choisissez un modèle de couche confortable pour votre enfant et veillez à ne pas trop les serrer pour éviter toute pression inutile sur son ventre.
2. Veillez à l’ambiance lors de la prise du biberon
Plus votre enfant est calme, moins il s’agitera pendant et après son biberon. Ce qui devrait limiter les régurgitations. Pour cela, si nécessaire, isolez-vous au moment du repas pour être dans une pièce silencieuse ou calme, sans stimulation qui inciterait votre enfant à bouger dans tous les sens pour observer ce qui l’entoure. Essayez également d’être détendu(e) et serein(e) pour que votre bébé le soit également.
3. Adaptez les débits d’air et de lait
Pour que votre enfant n’avale pas trop d’air (ce qui provoquerait plus de rot et donc de risque de faire repartir son lait dans sa bouche), veillez à ce que le biberon soit suffisamment incliné (le bas du biberon doit être bien levé) pour que sa tétine soit entièrement remplie de lait. Par ailleurs, si vous observez du lait qui coule sur le côté de sa bouche pendant que votre bébé boit, le débit est peut-être trop rapide. Dans ce cas, réglez si possible la vitesse de sa tétine (ou changez de tétine, si nécessaire pour un écoulement du lait plus lent), ou réduisez légèrement l’inclinaison du biberon en position un peu plus horizontale, mais en remplissant toujours la tétine.
4. Adoptez la position verticale pendant et après les repas
Lors de la tétée ou de la prise des biberons, corrigez si besoin la posture de votre bébé en privilégiant autant que possible la position verticale. En effet, la position semi-assise favorise la compression du ventre de votre enfant ce qui est donc à éviter en cas de reflux.
La position verticale, après la tétée ou le biberon, est également idéale. Ainsi, l’estomac de votre enfant est attiré vers le bas, ce qui limite les remontées. SI besoin, l’écharpe de portage ou le porte-bébé physiologique peut vous permettre de porter votre tout-petit facilement, le temps de permettre une bonne digestion, dans une position confortable aussi bien pour vous que pour votre lui.
5. Évitez le tabagisme passif.
Dans le cas d’un RGO pathologique, la prise de traitement médicamenteux est bien souvent nécessaire afin de protéger la muqueuse de l’œsophage.
C’est le médecin ou le pédiatre de votre enfant qui vous fournira une prescription médicale adaptée à ses besoins, suite à un diagnostic précis et personnalisé. Les traitements existants ne limitent pas la fréquence et le volume des reflux mais sont conseillés pour protéger la paroi de l’œsophage et/ou réduire l’acidité du liquide qui remonte dans l’œsophage pour, une fois encore, le protéger.
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Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
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