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Accouchement et épisiotomie 

Appréhendé par la majorité des femmes enceintes, la pratique de l’épisiotomie ne cesse de diminuer en France. Mais qu’est-ce exactement qu’une épisiotomie et quelles en sont les conséquences ? 

Qu’est-ce que l’épisiotomie ?

L’épisiotomie est une incision du périnée, c’est-à-dire de la partie entre le la vulve et l’anus. Réalisée au cours de l’accouchement, il s’agit d’un « geste chirurgical ». 

Depuis les recommandations du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français en 2005 qui appelle à ne pas faire d’épisiotomie de façon systématique, le taux d’épisiotomie est passé de 27 % en 2010 à 20% en 2016. Cela est toutefois variable d’une région à une autre. Cependant, comme elle était pratiquée chez plus de 71% des femmes qui accouchaient de leur 1er bébé en 1998, l’épisiotomie reste une des premières inquiétudes des mamans au moment de l’accouchement. 

Quand est-il nécessaire de faire une épisiotomie ?  

Les connaissances scientifiques ont évolué. Alors que l’on pensait autrefois que l’épisiotomie permettait de prévenir les risques de déchirures importantes du périnée ou de survenue d’une incontinence urinaire ou anale, des études ont montré que ce n’était pas le cas. C’est pourquoi les indications d’épisiotomie systématique ont disparu. 

L’épisiotomie va donc désormais plutôt être indiquée pour permettre une sortie plus rapide du bébé, en cas de souffrance fœtale par exemple. Elle est également plus souvent réalisée lors d’une extraction instrumentale, d’une manœuvre obstétricale ou lors d’une suspicion de macrosomie (gros bébé). Mais seul la sage-femme ou le médecin qui réalise l’accouchement pourra définir au moment de la sortie de l’enfant si ce geste est nécessaire ou non. C’est pourquoi il est difficile de dire à la maman avant l’accouchement, s’il sera utile ou non de recourir à une épisiotomie. Mais il faut bien considérer que les professionnels de santé ne réalisent habituellement pas ce geste sans raison

Comment se passe une épisiotomie ?  

La pratique de l’épisiotomie doit être précédée d’une asepsie rigoureuse de la zone et l’utilisation d’un matériel stérile afin de limiter le risque d’infection. Si la femme n’est pas sous péridurale, une anesthésie locale sera réalisée. 

Épisiotomie médio-latérale

L’incision est réalisée avec des ciseaux alors que la tête du bébé appuie sur le périnée et le distend. Le geste est généralement réalisé au moment d’un effort expulsif ou d’une contraction. La coupure se fait obliquement en partant de la fourchette vulvaire (arrière de l’ouverture du vagin) avec un angle d’environ 45° vers l’extérieur.

Épisiotomie médiane

Très rarement pratiquée et non recommandée en France, l’incision n’est pas oblique mais en direction de l’anus. 

Après la sortie de l’enfant et la délivrance (expulsion du placenta), l’épisiotomie est suturée par la sage-femme ou le médecin avec un fil résorbable.  

Complications et infections liées à l’épisiotomie  

La principale complication liée à l’épisiotomie est la douleur qu’elle entraîne durant le post-partum. Pour la diminuer, il est généralement proposé durant le séjour à la maternité d’appliquer du froid sur la cicatrice. Des médicaments peuvent aussi être proposés (paracétamol et/ou anti-inflammatoire).  

Il peut aussi arriver qu’un hématome se forme au niveau de l’épisiotomie. Il entraîne une douleur et une induration mais qui régressent en quelques jours sous traitement anti-inflammatoires. 

Même si l’asepsie (méthode utilisée pour éviter toute infection de microbe) a été correctement réalisée, il n’est jamais possible d’éliminer complétement le risque d’infection. L’épisiotomie devient rouge, gonflée et plus ou moins suintante, et elle peut s’accompagner d’une fièvre et de pertes malodorantes. Dans ce cas, il est important de consulter le plus rapidement votre gynécologue ou obstétricien.  

Enfin, mais heureusement plus rarement, on observe une désunion de la cicatrice d’épisiotomie qui peut parfois nécessiter une reprise de la cicatrice. 

C’est pourquoi en cas de doute sur l’évolution de la cicatrisation, il est toujours recommandé de consulter. 

Après l’épisiotomie : comment mieux guérir ?

Durant le séjour à la maternité, les sages-femmes expliquent les soins locaux nécessaires suite à une épisiotomie.  

En premier lieu, il convient d’essayer que la cicatrice ne reste pas trop à l’humidité, car ça ne favorise pas la cicatrisation et risque de faire résorber trop rapidement les fils de la suture. Comme en cas de déchirure périnéale spontanée, il est recommandé de laver la cicatrice après chaque passage aux toilettes et de bien sécher en tamponnant. Le sèche-cheveux n’est pas conseillé. Il est important de changer régulièrement de serviettes hygiéniques et de préférer les sous-vêtements en coton. 

Le fait de verser de l’eau sur la vulve et le périnée lors des mictions peut calmer la brûlure que pourrait entraîner l’urine sur la cicatrice. La cicatrisation peut donner une impression de démangeaison, c’est normal. 

Les femmes appréhendent souvent les premières fois où elles vont à la selle après l’épisiotomie, il n’y a pourtant aucun risque même si elles ont besoin de pousser. 

Si sur la peau la durée de la cicatrisation se limite à une à 2 semaines, en profondeur cela peut être plus long. 

Le retour à la maison après la naissance peut faire peur mais n’hésitez pas à poser des questions à votre sage-femme ou professionnel de santé qui a suivi votre grossesse. Ils sauront répondre à toutes vos interrogations.

Les rapports sexuels post-épisiotomie  

Quand peut-on faire l’amour après une épisiotomie ?  

Pour commencer, comme après tout accouchement, il n’y a pas de règle sur quand reprendre les rapports sexuels. Il faut écouter son corps et attendre d’en avoir le désir. En cas d’épisiotomie, on attendra bien sûr que la peau soit cicatrisée.  

Les premiers rapports peuvent être douloureux, c’est pourquoi une reprise en douceur est préconisée. Écoutez votre corps, il saura vous dire quand vous pourrez de nouveau avoir des rapports.

Après l’épisiotomie, comment gérer les douleurs et dyspareunies ?  

Si l’épisiotomie semble générer plus de dyspareunies (douleurs ressenties pendant et après un rapport sexuel) pendant les premières semaines du post-partum, ceci n’est plus vrai à distance de l’accouchement. La vie sexuelle ne doit pas être affectée par ce geste. 

Dans les premiers temps, on privilégiera les caresses. Il est important de se limiter à ce que l’on a envie et d’utiliser éventuellement du lubrifiant. 

Si malgré ces précautions, les rapports restent douloureux même après plusieurs mois, il est important d’en parler lors de la consultation prévue 6 à 8 semaines après l’accouchement. Il existe des techniques, comme la técarthérapie, pour assouplir une cicatrice d‘épisiotomie douloureuse.

L’épisiotomie n’est donc pas obligatoire et est faite que s’il y a un besoin que ce soit pour vous ou pour bébé durant votre accouchement. Calculez votre date d’accouchement pour pouvoir en discuter avec votre sage-femme ou gynécologue qui suit votre grossesse.

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