Trois études ont été menées avec l'aide de l'institut IPSOS et sont décryptées par Christèle Albaret, psychosociologue et créatrice de la clinique e-santé.
Chez Laboratoire Gallia nous sommes convaincus qu’un parent épanoui, c’est un bébé apaisé qui grandit en bonne santé. C’est pour cela que nous avons décidé de mieux accompagner les parents durant la période du post-partum.
Un point était essentiel pour nous : bien comprendre la réalité des parents durant leur post-partum, ainsi que leurs besoins. Pour cela la marque a mené trois études, avec l’institut Ipsos. Si une première étude qualitative avec 26 parents, complétée par une étude quantitative avec 400 pères et mères d’enfants de 0 à 24 mois ont été réalisées, les professionnels de santé n’ont pas non plus été oubliés : 117 sage-femmes, présentant au moins deux années d’expérience sur le terrain, ont été interrogées. Et pour cause : elles/ils restent, avec l’entourage, l’un des professionnels de santé le plus proche, en amont et en aval de la grossesse, pour toutes demandes d’informations et d’accompagnement en tant que nouveaux/futurs parents.
Au travers de cette étude, nous avons pu identifier les enjeux clés de cette période, où la joie et le bonheur sont intrinsèquement mêlés au sentiment de doute, de chamboulement, voire d’épuisement.
Une vaste enquête également décryptée par Christèle Albaret, psychosociologue et fondatrice de la Clinique E-Santé, afin de vulgariser un terme peu connu ou confondu avec la dépression. Experte en sciences relationnelles, elle s’engage au quotidien pour accompagner les parents et rendre la santé mentale accessible à tous, avec une bienveillance naturelle.
ECHANGES GRATUITS & CONFIDENTIELS
Chaque MARDI & JEUDI avec Aurore psychologue et Stéphanie experte Grossesse et Allaitement
Le post-partum c’est cette période que 100% des parents traversent à la suite d’un accouchement. Et bien plus qu’une période définie sur le calendrier, le post-partum, c’est ce moment unique, nouveau, où la maman, le papa, le co-parent construisent de nouveaux repères avec bébé.
Le post-partum définit la période qui suit naturellement l’accouchement, à ne pas confondre avec la dépression post-partum, une affection courante qui se produit chez certaines femmes après l’accouchement et peut interférer avec la capacité de la maman à prendre soin de son bébé et s’occuper d’elle-même. Rappelons aussi que la durée du post-partum peut varier selon chacun, car nous sommes tous unique.
Du côté de la maman, au cours de cette période, le corps subit de nombreux changements physiques, hormonaux pour récupérer de l’accouchement. C’est aussi une période propice à vivre ce qu’on appelle l’ascenseur émotionnel, où nos émotions font le yoyo entre joie, tristesse, excitation, peur, et bien d’autres déclinaisons sans qu’on puisse s’expliquer pourquoi. Pourtant, les bonnes raisons de l’ascenseur émotionnel sont bien là, d’une part car les hormones s’en mêlent, mais aussi car c’est une période d'adaptation à une nouvelle vie et que cela passe naturellement par des chamboulements émotionnels. Et avouons-le, cela désarçonne parfois l’entourage qui peut se sentir impuissant et peut même être maladroit.
Du côté du papa ou du co-parent, le post-partum est aussi une période essentielle de transition où papa/co-parent et bébé, prennent le temps de se rencontrer et de s’adapter à leur nouvelle vie ensemble. Et en termes de bouleversement, de fatigue physique et émotionnelle, ils sont tout autant concernés par le post-partum.
Vous l’aurez compris, le post-partum c’est donc cette période multifactorielle qui concerne la maman, le papa/co-parent, le bébé, où l’on fait tous ses premiers pas pour co-construire une nouvelle forme de vie ensemble.
Cette étude met en relief une parentalité en mutation dans une monde en pleine évolution. Elle met en lumière les questionnements, l’évolution des besoins des parents (mère, père, co-parent), et le désir de co-construire un vivre ensemble avec l’enfant qui soit plus proche de leurs valeurs d’aujourd’hui. Elle révèle aussi le besoin d’équilibrer le soutien aux parents en se souciant aussi de leur état émotionnel, psychologique et physique tout autant que celui des bébés. Elle permet de lever le voile sur le fait qu’une naissance est tout autant synonyme de joie que d’épuisement physique et émotionnel, une période où la mère, le père, le co-parent ont besoin de soutien pour eux tout autant que pour leur enfant.
La sortie de la maternité signe le passage d’un changement de vie, je dirai même d’un déménagement de vie. Cette étude offre un regard croisé, mettant en valeur le point de vue du parent, du co-parent avec celui du professionnel de santé (sage-femme), ce qui offre une vision à la fois in-vivo et accompagné du vécu du jeune parent et des besoins parents d’aujourd’hui.
"88%* des parents déclarent ressentir aussi bien du bonheur que de l'épuisement lors du post partum**"
Ce double ressenti qui pourrait paraître contradictoire est en réalité tout à fait normal. Il nous offre l’opportunité d’observer la réalité plurielle vécue par les parents au moment du post-partum. La nouvelle génération de parents cherche à être plus impliquée dans la vie de son enfant. Souvent plus conscient de son rôle dans l’éducation et l’équilibre émotionnel de l’enfant, le néo-parent cherche à répondre de façon personnalisée aux besoins et intérêts de son enfant. Il est ouvert à de nouvelles idées et pratiques en matière de parentalité, mais aussi parfois déstabilisé par de nouveaux modèles de parents à construire pour demain dont il a l’impression d’être un peu le pionnier, je pense notamment au rôle de co-parent. Enfin, le néo-parent est aussi confronté à une réalité environnementale qui le préoccupe et il avance en réfléchissant à son impact sur la planète et celle qu’il va léguer à ses enfants. Ces enjeux personnels, sociétaux et parentaux sont dans les têtes de tous les jeunes parents et la période du post-partum, et bien c’est le moment où l’on passe de la théorie du néo-parent à la pratique! On jongle alors avec joie/bonheur d’être parent, et épuisement lorsqu’il faut faire face au quotidien de cette nouvelle vie. On oscille entre fierté et doute lorsqu’on observe l’écart entre le désir auquel on tend et la réalité avec laquelle on cherche à faire de notre mieux. On angoisse, on est frustré quand on goûte pour la première fois au sentiment d’impuissance qui nous révèle à une nouvelle forme de vulnérabilité, celle d’être parent tout simplement. Ce chamboulement, c’est donc aussi cela, découvrir la vertue de la vulnérabilité pour en faire une force à co-construire avec son enfant.
"79%* des mamans se disent épuisées émotionnellement, 85%* épuisées physiquement."
Pour la maman, le post-partum, c’est la période où l’on a le sentiment de devoir être sur tous les fronts sans être toujours bien préparé. Comme le montre l’étude et les témoignages, autant la période de préparation à l’accouchement est plutôt bien accompagnée, autant la période post-accouchement est pour la plupart des mamans (encore plus les primipares) vécue comme un moment où l’on manque de repères, de soutien pratique et psychologique. Beaucoup de choses ont été dites pour bien vivre la grossesse et l’accouchement mais beaucoup moins concernant la période du post-partum.
En tant que maman, on jongle alors avec la réalité du manque de sommeil qui nous met dans un état second, d’un corps pour lequel on a clairement parfois le sentiment de vivre un vrai chantier de reconstruction, un allaitement qui ne se passe pas forcément comme on aurait imaginé, avec parfois un temps de rencontre avec son enfant qui peut-être plus long que l’on imaginait et même des flashbacks sur le vécu de notre propre enfance sans oublier le baby-blues pour lequel on s’était dit, mais non c’est pas pour moi, mais qui dans la réalité touche 50 à 80% des femmes.
Et aujourd’hui, c’est bien souvent grâce aux réseaux sociaux que les jeunes mamans trouvent du réconfort, lorsque notamment des influenceuses cassent le mythe de la jeune mère parfaite et montrent leur réalité d’être maman, avec les culottes filets, le ventre du post-partum, les douleurs urinaires et le baby-blues.
Il y a aussi le deuil de cette période de grossesse où l’on recevait beaucoup d’attention pour soi et cette période de post-partum où l’on a parfois le sentiment que le centre d’attention a changé, tous les yeux sont rivés sur l’enfant, nous invoquant inconsciemment de taire nos besoins et nos difficultés pour se concentrer uniquement sur les besoins de l’enfant. Pour autant le bien-être global de la maman est essentiel pour le co-équilibre qu’elle construit avec son enfant.
"72%* des papas se disent épuisés psychologiquement, 78%* épuisés physiquement"
L’épuisement psychologique et l’épuisement émotionnel sont deux concepts à la fois liés et distincts et cette étude met pleinement en exergue la subtilité des différences de ressenti qui se jouent assez naturellement chez la maman et le papa/co-parent en fonction de leur place. D’abord prenons le temps de différencier épuisement psychologique et épuisement émotionnel.
L’épuisement psychologique, nommé à 72%* par les papas interrogés se réfère plus particulièrement à l’environnement. Il s’agit de l’état de fatigue mentale et physique qui résulte de l’exposition prolongée à des situations stressantes ou des pressions importantes, mais aussi au déséquilibre perçu entre les demandes et attentes de l’environnement et les ressources que le papa/co-parent a pour y répondre. Les indicateurs de l’épuisement psychologique sont le sentiment d’incapacité, une irritabilité accrue, des troubles du sommeil, une baisse de la motivation, une difficulté à se concentrer, des maux de tête..
Quant à l’épuisement émotionnel, nommé à 79%* par les mamans, il résulte principalement de l’investissement émotionnel important que la maman met dans la relation avec le nouveau-né. Entre l’attachement intense, l’ascenseur émotionnel, les soins nécessaires au bébé, la sur-protection émotionnelle parfois liée à l'environnement et aux relations interpersonnelles, la charge émotionnelle cumulée à la fatigue physique créent un déséquilibre du bien–être de la maman qui peut aller jusqu’à affecter sa santé mentale et être le terreau d’une dépression post-partum. Les indicateurs de l’épuisement émotionnel sont une fatigue persistante, des troubles du sommeil, une diminution de la tolérance à la frustration, une diminution de l’empathie, une sensation de détachement émotionnel, des difficultés à se connecter émotionnellement avec le bébé.
Il y a selon moi plusieurs niveaux. Le premier est d’abord de renforcer la compréhension de ce qu’est le post-partum, pour que chacun puisse en parler avec un référentiel commun. Aujourd’hui encore, et le résultat de l’étude le confirme, le mot “post-partum” ne définit pas la même chose pour tout le monde, donc un travail de pédagogie et d'éducation est nécessaire pour que le “post-partum” fasse partie du langage courant et qu’il ne soit pas confondu notamment avec la dépression post-partum qui est une affection de la santé mentale de la jeune maman. Ensuite se rappeler que le post-partum inclut 100% des néo-parents, c’est à dire la maman, le papa ou le co-parent. Enfin, prendre conscience de l’importance de l’influence des proches pendant la période du post-partum. Porter notre attention aux jeunes parents autant qu’au nouveau-né et au reste de la fratrie est important. On peut tous être acteur ear un acte simple : demander à la maman, au papa, au co-parent, à la fratrie : comment tu vas TOI ? Et plus que de vous creuser la tête pour offrir le cadeau de naissance le plus utile, ou le plus original, pensez aussi à l’attention la plus simple et la plus utile que vous pouvez offrir aux néo-parents : demandez-leur, de quoi tu rêverais là en ce moment-là, à cet instant ? et vous serez certainement surpris du besoin simple exprimé : 30 min de sommeil, un bain chaud au calme, 1 repas déjà fait, une corbeille de linge repassée ou une journée de télétravail pour le co-parent.
Libérer la parole sur le post-partum, c’est nous rendre tous acteurs, les parents, les proches, les institutions, les entreprises.
Le travail d’information pour faciliter le quotidien des néo-parents doit se faire le plus en amont possible. C’est souvent avant l’arrivée de l’enfant que l’on a plus de temps pour se renseigner, se préparer. Plus on installe de repères pour les parents avant le post-partum, plus ils seront en capacité de faciliter leur quotidien. D’où l’importance des campagnes de sensibilisation entreprises par le Laboratoire Gallia qui permettent à la fois aux néo-parents et aux proches d’être mieux préparés, mais mieux équipés aussi. Par exemple, la mise à disposition d’une ligne hotline pour les parents est sécurisante, on sait qu’en cas de besoin, un professionnel peut-être à notre écoute.
Selon vous, quels sont les actions/dispositions indispensables à mettre en place ?
De nombreux chantiers sont réalisables, parmi ces chantiers sur lequel je porterai mon attention il y a l’évolution du dispositif “monparcourspsy” afin de permettre à un parent de pouvoir consulter un psychologue quand il en sent le besoin sans avoir la nécessité d’avoir une ordonnance de soin du médecin traitant pour obtenir une prise en charge, car nous connaissons la complexité actuelle d’obtenir un rdv chez son médecin traitant et dans la pratique, le parent va privilégier un rdv chez le pédiatre plutôt qu’un rdv pour lui si il s’agit d’un parcours du combattant . Ensuite, toujours dans le cadre du dispositif “monparcourspsy”, supprimer l’obligation que le premier rdv soit réalisé en présentiel, car lorsqu’une jeune maman est en période de post-partum, se déplacer pour aller à un rdv chez le psychologue, c’est bien en théorie mais pas en pratique. Les douleurs post-partum, la garde de l’enfant, la fatigue sont autant de freins à la consultation. Pour autant, dès la première consultation à distance, la jeune maman pourra se décharger émotionnellement, obtenir quelques conseils anti-stress, se sécuriser sur la construction de son lien d’attachement avec son enfant. C’est aussi l’occasion pour le professionnel de santé de prévenir en amont des risques de dépression post-partum.
D’autres chantiers sont nécessaires comme des campagnes de sensibilisation pour rendre plus populaire le congé paternité qui souffre encore de stigmatisation notamment en entreprise, mais aussi dans la sphère familiale ou amicale.
La France par rapport à d’autres pays européens semble à la traîne même si elle a récemment adoptée une réforme du congé paternité qui est entrée en vigueur en juillet 2021. Les pères peuvent désormais prendre 25 jours de congés paternité, dont 7 jours obligatoires. Cela représente une amélioration significative par rapport aux 11 jours précédents institués en 2002, mais cela reste inférieur à la moyenne européenne. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la France est considérée comme étant à la traîne par rapport aux autres pays européens en matière de congé paternité. Parmi ces raisons ont peu cité : les politique familiales en France traditionnellement axées sur la protection de la maternité plutôt que l’égalité entre les sexes et la parentalité partagée, la considération du congé paternité comme un coût pour les entreprises plutôt que comme un investissement dans la famille et la société, la crainte pour les pères de subir des répercussions négatives sur leur carrière, la pression sociale pour que les femmes prennent en charge la plupart des soins aux enfants,...
Donc certes, les néo-parents cherchent activement à mettre en place une co-parentalité plus équilibrée, mais des efforts politiques et d’entreprise sont encore nécessaires pour faire évoluer les mentalités et les actes.
* Etude réalisée en décembre 2022 par Ipsos auprès de 400 parents, ayant des enfants entre 0 et 24 mois.
**Le post-partum : souvent appelé 4ème trimestre, il reste à durée indéterminée et chaque parent le vit à sa manière.
Avez-vous trouvé cet article utile?
LIRE PLUS
Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
J'ai compris