LA PERIODE DU POST PARTUM 5 minutes

La Dépression Post-partum chez l'homme

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Dépression post-partum  paternelle : quand l’homme est touché

Si la dépression post partum touche près de 17% des femmes d’après une étude menée par Santé Publique France en 2021[1], les pères sont aussi concernés ! En effet, selon une étude Opinion Way réalisée en 2021[2], 18% des pères disent avoir connu un épisode dépressif ou s’être sentis déprimés pendant la période du post partum.

À ne pas confondre avec le baby-blues qui se déclare dans les jours suivant l’accouchement et qui ne dure généralement que quelques jours, la dépression du post partum est une maladie qui nécessite une prise en charge adaptée.

Alors qu’on en parle de plus en plus chez les mères (sujet longtemps tabou), celle-ci reste encore largement méconnue et sous-estimée pour les pères.

Quelles sont les causes de la dépression post partum chez les pères ? Y a-t-il des signes et facteurs spécifiques chez l’homme ? Comment aider un père souffrant de dépression post natale ?

Causes et facteurs de risque de la dépression postnatale chez les pères

La dépression post partum paternelle est généralement plus tardive que la dépression postnatale maternelle, et le risque augmente dans les 12 premiers mois suivant la naissance de l’enfant.

Les causes sont diverses, mais comme pour la maman, les épisodes de dépression chez le papa peuvent s’expliquer par les bouleversements psychiques que la naissance du bébé et le nouveau rôle de parent entrainent.

Le fait que la maman (ou le partenaire) souffre (ou a souffert) elle-même de dépression post partum constitue l’un des principaux facteurs de risque. On constate parfois un effet balancier : au moment où la mère commence à aller mieux, c’est le co-parent qui connait des épisodes dépressifs.

D’autres causes extérieures peuvent également être soulignées :

  • Une grossesse ou un accouchement difficile.
  • Une situation professionnelle et/ou financière fragile ou stressante.
  • Une trop forte pression liée à cette nouvelle vie de parents.
  • Un manque de soutien des proches ou de la famille, un isolement social.
  • Une vie de couple tendue et / ou une séparation.
  • Une difficulté à trouver sa place entre la mère et l’enfant et/ou le sentiment d’être exclu de cette relation.
  • Des antécédents familiaux compliqués, des problèmes avec ses propres parents non résolus.

Symptômes et signes de dépression chez les pères

Par rapport à une dépression « classique », les symptômes d’une dépression post partum sont généralement en lien avec le bébé (inquiétudes centrées sur sa santé et son développement, difficultés à avoir des interactions avec lui, agressivité ou irritabilité envers l’entourage proche). Il existe aussi un fort sentiment de honte et de culpabilité chez le parent qui se sent incapable de « bien » s’occuper de son bébé et d’y prendre du plaisir, renforcé par l’image du « parent idéal et épanoui » que la société peut renvoyer.

Lors d’une dépression post partum paternelle, certains signes ou symptômes peuvent différer par rapport à ceux d’une dépression post partum maternelle. Chez le père, on observe plus souvent de la colère et de l’agressivité, pouvant aller, dans certains cas, jusqu’à des passages à l’acte violents envers son enfant ou la maman. En cas d’accès de colère ingérable, s’isoler, passer le relais et en parler à un médecin ou tout autre professionnel de santé est indispensable.

D’autres symptômes, auxquels il faut prêter attention chez l’homme (mais qui peuvent exister aussi chez la mère) :

  • Une forte anxiété liée au nouveau rôle de parents.
  • Des troubles de l’humeur.
  • Un dérèglement du sommeil, des difficultés de concentration.
  • Une altération de l’appétit, pouvant entrainer une perte de poids.
  • Un changement de libido.
  • Un désengagement de ses responsabilités liées à la paternité, un désintérêt pour le foyer, parfois au profit d’un surinvestissement au travail.

Quoi qu’il en soit, tout changement durable (plus de deux semaines) de comportement doit faire l’objet d’une surveillance et d’une prise en charge adaptée.

Comment prévenir ou guérir la dépression paternelle ?

Même si les pères sont de plus en plus impliqués dans la grossesse et la naissance de leur enfant, cette pathologie reste encore méconnue et donc mal prise en charge. Si les mères bénéficient maintenant de deux consultations post natales obligatoires (notamment pour faire le point sur leur santé mentale), il est rare que les pères y soient associés. Ces derniers ont donc peu accès à des professionnels en périnatalité, lors de la période du post partum.

De plus (et sans généraliser), les hommes ont tendance à peu se confier sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer et ont généralement plus de mal à exprimer leurs émotions.

C’est pour cela qu’il est parfois difficile de faire le diagnostic de cette maladie chez l’homme.

En amont : s’informer sur la période du post partum

Il est important que les pères sachent que la dépression post partum existe et qu’elle peut aussi toucher les hommes. Une communication autour des problématiques liées à la santé mentale en période post partum, lors des entretiens prénataux et des visites post-natales est nécessaire, auprès des mamans, mais aussi des papas.

L’entourage a également un rôle à jouer et ne doit pas hésiter à évoquer le sujet avec les futurs parents (ou parents de jeunes enfants).

En cas de signes évocateurs : ne pas hésiter à en parler

En cas de signes évocateurs de dépression post partum, il faut oser l’aborder. D’abord avec sa/son partenaire mais aussi avec un entourage bienveillant et, idéalement, avec un professionnel de santé (médecin généraliste, psychologue, psychiatre, sage-femme...), notamment si le co-parent a connu un épisode dépressif.

Des groupes de parole, dédiés aux hommes, sont parfois proposés dans les associations ou lieux de rencontre parent-enfant autour de soi. Le plus important est de ne pas rester isolé.

Avoir un suivi adapté

Une dépression, quelle qu’elle soit, nécessite un suivi médical et psychologique. Un professionnel de santé doit poser le diagnostic et pourra orienter éventuellement vers un psychologue ou prescrire si nécessaire un traitement médicamenteux (antidépresseurs, anxiolytiques...), voire une hospitalisation. Un suivi précoce et adapté permet de guérir cette maladie. N’hésitez donc pas à en parler !

Sources

[1] https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/enquete-nationale-perinatale-2021

[2] Sondage réalisé du 12 au 26 août 2021 par OpinionWay sur un échantillon de 302 mamans d'enfants âgés de moins de 2 ans et 124 papas représentatifs de la population française.

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