Le post partum, période qui suit l’accouchement, marque un chamboulement important dans la vie des nouveaux parents. Il s’accompagne d’un panel d’émotions très variées, parfois déroutant pour les jeunes mamans, qui peuvent passer du rire aux larmes en quelques minutes à peine. Sur le plan physique, le post partum est couramment associé à une grande diversité de douleurs, tant par leurs localisations que par leur intensité. Ces douleurs du post partum sont souvent taboues. En parler permettrait pourtant aux femmes de mieux les accepter. Quelles sont ces douleurs du post partum et comment y remédier ? On vous explique tout cela.
Les douleurs du post partum ne sont pas toujours évoquées par les femmes qui viennent d’accoucher puisque toute l’attention du moment est généralement portée sur le nouveau-né. Pourtant, elles sont relativement fréquentes. Il peut s’agir de douleurs pelviennes, de douleurs du périnée, des seins ou encore de douleurs ostéoarticulaires (douleurs du pubis, du dos, ligamentaires).
Depuis le début de la grossesse, votre corps fait face à une série de transformations physiques et hormonales. L’accouchement, lui, constitue une véritable épreuve physique, souvent apparentée à un marathon. Ce n’est pas rien que de donner la vie ! Après l’accouchement, votre corps doit à nouveau s’adapter : d’une part en vue de l’allaitement et d’autre part pour retrouver son état d’avant la grossesse. Cela lui fait (encore) beaucoup de changements en peu de temps !
Il est donc légitime de ressentir toutes sortes d’inconforts pendant le post partum et de ne pas minimiser ces douleurs. Si elles invalident votre quotidien, pensez à en parler autour de vous et à consulter un professionnel de santé. Même si vous avez d’autres préoccupations avec votre bébé, restez à votre écoute. Il faut du temps pour récupérer d’une grossesse et d’un accouchement. D’un point de vue médical, on dit que le post partum dure 6 à 8 semaines, mais en réalité, cette durée peut être bien plus longue.
Les tranchées sont les contractions utérines qui surviennent après l’accouchement. Elles jouent un rôle très utile dans le post partum puisqu’elles permettent à l’utérus de retrouver progressivement sa taille normale. En se contractant, l’utérus évacue également les restes de l’accouchement par le biais des lochies (saignements du post partum), ce qui limite ainsi le risque d’hémorragie.
Les tranchées peuvent provoquer des douleurs pelviennes similaires à des douleurs de règles. Elles sont souvent plus intenses si vous avez déjà accouché au moins une fois ou si vous allaitez. En effet, au cours de la tétée, vous sécrétez de l’ocytocine, une hormone qui permet l’éjection du lait. Or, c’est cette même hormone qui provoquait les contractions lors de l’accouchement. Ce n’est donc pas étonnant d’avoir des contractions quand vous donnez le sein. Bien qu’inconfortables, les tranchées sont souvent un indice qui montre que la tétée est efficace !
Les tranchées sont plus fortes lors des premiers jours qui suivent l’accouchement puis ont tendance à s’estomper au bout de 3 à 7 jours. Pour vous soulager, l’équipe médicale vous prescrira si besoin des antalgiques compatibles avec l’allaitement. Pensez aussi à uriner régulièrement pour limiter la pression de la vessie sur l’utérus, ce qui pourrait majorer votre douleur. L’homéopathie, des exercices de respiration, ou encore l’application d’une source chaude telle qu’une bouillote, peuvent également atténuer ces douleurs du bas ventre. N’hésitez pas à demander conseil au personnel soignant de la maternité.
Si vous avez des douleurs abdominales ou pelviennes persistantes, de la fièvre, des pertes malodorantes ou des saignements très abondants, consultez impérativement et rapidement un professionnel de santé car il peut s’agir d’une infection de l’utérus (endométrite).
Le périnée, fortement sollicité lors de l’accouchement par les voies naturelles, a de nombreuses raisons d’être endolori dans le post partum : œdème, ecchymose, éraillures, déchirures, épisiotomie, hémorroïdes…Même si aucune lésion n’est visible à l’œil nu, vous pouvez tout de même éprouver un inconfort tel qu’une gêne ou une pesanteur puisqu’il ne faut pas oublier que votre bébé est passé par là ! De même, des sensations de brûlures sont possibles lors des premières mictions (fait d’uriner) qui suivent l’accouchement. En vous penchant en avant lorsque vous urinez ou en versant un peu d’eau sur le périnée, ces désagréments peuvent être limités.
Les douleurs du périnée peuvent être soulagées par une prise régulière d’antalgiques prescrits par l’équipe médicale, par l’application de poches de glace, et par la recherche de positions confortables : allongée sur le côté avec un coussin entre les jambes ou sur le dos avec un coussin sous les jambes par exemple. Le traitement doit bien évidemment tenir compte de la cause de la douleur. Ainsi, en cas de crise hémorroïdaire, on pourra ajouter l’application d’une crème locale associée à des règles hygiéno-diététiques visant à éviter la constipation (s’hydrater suffisamment, augmenter son apport quotidien en fibres). Pensez également aux techniques plus naturelles comme l’homéopathie ou l’acupuncture. Mais là encore, prenez l’avis d‘un professionnel de santé et ne faites pas d’automédication.
Pour favoriser la cicatrisation en cas de déchirure ou d’épisiotomie, veillez à maintenir la zone la plus propre et la plus sèche possible. Pour cela, nettoyez-la à l’eau et au savon doux, puis séchez-la en tamponnant avec une serviette propre. Pensez également à changer régulièrement de protections hygiéniques et à vous essuyer d’avant en arrière après être allée à la selle. Environ trois semaines après l’accouchement, et après accord du professionnel de santé, vous pourrez si vous le souhaiter commencer à masser la cicatrice.
Lors de la visite postnatale, qui a lieu entre 6 et 8 semaines après l’accouchement, votre sage-femme ou gynécologue effectuera un examen clinique du périnée. Profitez-en pour lui faire part de vos douleurs s’il y en a, notamment si vous avez repris une activité sexuelle. Les séances de rééducation du périnée vous permettront de reprendre progressivement conscience des muscles du plancher pelvien et vous aideront à vous réapproprier votre corps, d’où l’importance de les faire.
L’accouchement, la modification de l’équilibre postural de la femme enceinte, la sécrétion de relaxine, une hormone entrainant un relâchement des tendons et des ligaments, le portage du bébé sont autant de causes responsables de douleurs ostéoarticulaires dans le post partum. Celles-ci sont variées . Il peut s’agir de douleurs du dos, du coccyx, du bassin, du pubis ou encore des ligaments.
Le resserrage du bassin effectué juste après l’accouchement est idéal pour limiter la sensation d’écartement ressentie par certaines mamans après la naissance. Cette technique mise en œuvre par des professionnels de santé, et qui nécessite deux personnes pour être réalisée, consiste à envelopper le bassin de la maman d’un drap ou d’un paréo pour le resserrer. Une consultation avec un ostéopathe en post partum peut aussi être utile pour rééquilibrer la posture globale du corps et redonner de la mobilité à certaines structures.
Pour limiter les douleurs du dos dans le post partum, adoptez des gestes simples au quotidien. Evitez de porter du poids (sauf votre bébé !) et pensez à plier les genoux lorsque vous voulez ramassez quelque chose plutôt que de vous pencher en avant. Lorsque vous vous levez de votre lit, passez d’abord sur le côté, en vous aidant de votre bras. Enfin, prenez le temps de vous installer confortablement lorsque vous nourrissez votre bébé, cela vous évitera la survenue de tensions inutiles. Le tout sans oublier de vous reposer.
Bien que l’allaitement représente généralement un moment privilégié entre vous et votre bébé, il peut parfois être à l’origine de certaines douleurs, principalement au début.
Lors des premières mises au sein, il est possible que vos mamelons soient sensibles, surtout en début de tétée. Cet inconfort doit rester bref et transitoire. Si au contraire, vous ressentez une douleur au mamelon tout au long de la tétée, c’est qu’il y a un problème sous-jacent. La plupart du temps, cela est dû à un mauvais positionnement du bébé au sein ou à une succion non optimale de sa part. Il faut alors rectifier le tir pour éviter l’apparition de crevasses (fissures au niveau du mamelon) en faisant appel aux professionnels de l’allaitement (sage-femme, conseillère en lactation, …) présents dans votre maternité ou en libéral (si cela survenait après votre sortie de la maternité).
Quelle que soit la position d’allaitement choisie, veillez à respecter certains principes :
Pour prévenir l’apparition de crevasses et les traiter le cas échéant, vérifiez dans un premier temps que votre bébé est bien placé et essayez de varier les positions d’allaitement. En plus de cela, vous pouvez appliquer quelques gouttes de lait maternel sur le mamelon après chaque tétée, puisqu’il a des vertus hydratantes et cicatrisantes. Vous trouverez aussi en pharmacie des crèmes aux vertus cicatrisantes, compatibles avec l’allaitement, à base de lanoline ou de miel stérilisé. Attention ! Il ne faut surtout pas donner de miel aux enfants jusqu’à l’âge de 1 an en raison du risque de botulisme (maladie grave causée par l’ingestion de toxines présentes dans les aliments contaminés). Seules les crèmes à base de miel médical, qui est stérilisé, et achetées uniquement en pharmacie peuvent être utilisées sans danger. Dans tous les cas, demandez conseil à votre pharmacien, et ne prenez surtout pas le miel de chez vous.
D’autres désagréments peuvent survenir pendant l’allaitement. Aux alentours du 3ème jour après l’accouchement, les seins peuvent devenir très tendus, douloureux, et s’accompagner d’une sensation de trop plein en raison de la montée de lait. Ce phénomène normal et transitoire peut aussi être ressenti par les femmes qui n’allaitent pas. Plus tard, chez les mamans allaitantes, ces mêmes symptômes peuvent se manifester si le sein n’est pas assez drainé. On parle alors d’engorgement.
Quelques petites astuces peuvent vous aider à passer ce cap. Si vous allaitez, mettez votre bébé au sein le plus souvent possible, car c’est lui qui est le plus à même de le vider correctement. Parfois, les seins sont tellement tendus que le bébé éprouve des difficultés à attraper le mamelon. Pour lui faciliter la tâche, essayez de les assouplir en les massant doucement ou en tentant d’en extraire un peu de lait avant de mettre votre bébé au sein ou en les passant sous l’eau chaude. Cela facilitera l’écoulement du lait. En dehors des tétées, l’application de poches de glace ou de cataplasmes d’argile verte peut vous soulager et diminuer l’inflammation locale.
En plus des modifications corporelles, le post partum est une période de transformation psychique importante au cours de laquelle la femme passe d’un statut de femme enceinte à celui de mère. Toute l’attention est souvent portée sur le nouveau-né, et la jeune maman peut avoir le sentiment d’être délaissée.
Le baby blues est un épisode de déprime transitoire qui touche 50 à 80% des accouchées. Il s’explique par la chute brutale des hormones après l’accouchement, et survient entre le 2ème et le 5ème jour après la naissance de l’enfant. Il se manifeste par une labilité émotionnelle qui peut surprendre à la fois la maman et son entourage, celle-ci passant des rires aux pleurs incontrôlés en très peu de temps. La jeune maman peut alors se sentir triste, anxieuse, dépassée par les évènements ou encore perdre confiance en elle dans sa capacité à s’occuper de son bébé. Le baby blues n’est pas pathologique. Il marque l’adaptation de la maman à sa nouvelle vie, et se résout la plupart du temps de façon spontanée avec le soutien du personnel soignant, du conjoint et de l’entourage proche, qui veilleront à adopter une attitude chaleureuse et compréhensive.
Si cet état persiste pendant plus de 15 jours, il est vivement conseillé de consulter un professionnel de santé (sage-femme, médecin, psychologue) car il peut s’agir d’une dépression du post partum. Celle-ci touche 10 à 20 % des mères, et survient dans les semaines voire les mois qui suivent l’accouchement. Les symptômes sont variés : tristesse intense, anxiété, perte de plaisir, irritabilité, manque d’énergie, troubles du sommeil, sentiment de dévalorisation, d’être une mauvaise mère etc… Ces mamans sont parfois dans l’incapacité de s’occuper de leur bébé, non pas à cause de leur manque de compétences mais à cause de la dépression qu’elles traversent. Ce qui renforce leur sentiment de culpabilité. Dans les cas les plus graves, des idées suicidaires peuvent accompagner ces différents symptômes.
La dépression du post partum est une pathologie grave qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère. Le point positif, c’est qu’elle se soigne, avec un traitement antidépresseur et un accompagnement adapté. Il n’y a pas de honte à se sentir mal, même après un accouchement ! Alors si vous, ou l’un de vos proches, présente l’un de ces symptômes, consultez un professionnel de santé. Il pourra vous aider à surmonter cette épreuve pour que retrouviez de la confiance en vous, de la joie et de l’énergie pour vous occuper de votre bébé. La parentalité est un apprentissage quotidien qui se construit pas à pas, alors un seul conseil, parlez-en et ne restez pas seule face à vous-même.
En étant informée de la survenue possible de douleurs du post partum, vous pourrez mieux vous y préparer et les appréhender. Plusieurs visites sont prévues avec des professionnels de santé après l’accouchement. Celles-ci sont l’occasion d’en discuter avec eux et d’évoquer toutes les difficultés que vous pouvez éventuellement rencontrer pendant cette période.
La réalité du post partum est toute autre que l’image idyllique de la femme qui vient d’accoucher, en pleine forme, maquillée, souriante et dont la maison est impeccable. Le vécu de cette période est différent d’une femme à l’autre et d’une grossesse à l’autre. Alors que certaines ne rencontreront aucune difficulté ni aucune douleur, d’autres au contraire auront besoin d’un accompagnement plus important. Autorisez-vous à exprimer vos ressentis et à parler du post partum. Le laboratoire Gallia vous accompagne au cours de cette période et vous propose des échanges gratuits avec un psychologue.
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Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
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