Longtemps taboue, la dépression post partum est pourtant la complication la plus fréquente du post partum, et touche 16,7%[1] des jeunes mères
C’est parce qu’elle déconstruit le mythe de la « mère parfaite » et génère un sentiment de honte et de culpabilité (les parents ne sont pas aussi heureux et épanouis qu’ils “devraient” l’être), que cette maladie a été taboue pendant de nombreuses années. Heureusement aujourd’hui, la parole se libère, les témoignages se multiplient et les problématiques liées à la dépression postnatale chez les femmes et à la santé mentale sont devenues un enjeu et une priorité en termes de prévention et de santé.
Qu’est-ce que la dépression post partum ? Quels sont les causes et facteurs de risque ? Comment reconnaître les états dépressifs pour mieux aider et se faire aider ?
La dépression post partum est l’un des effets secondaires les plus fréquents de la grossesse et du post partum et touche 16,7% des jeunes mamans mais concerne aussi le père ou le/la partenaire.
Elle survient la plupart du temps dans les 4 à 6 semaines suivant l’accouchement, mais peut se déclarer jusqu’à 1 an après la naissance de l’enfant, avec un pic aux 6 semaines de l’enfant puis à ses 6 mois.
Contrairement à une dépression « classique », la dépression post partum est spécifique à l’arrivée d’un bébé, qui est au centre des inquiétudes du parent. Elle se distingue aussi par un sentiment de honte, de culpabilité devant « l’injonction au bonheur » que la société renvoie aux parents, qui « devraient être heureux » à la naissance de leur enfant.
Elle peut durer de quelques jours à plusieurs semaines, voire plusieurs mois si elle n’est pas diagnostiquée et prise en charge. Il est donc très important de reconnaître les signes de la dépression et de les différencier du baby blues ou d’une fatigue passagère.
Même si de nombreux parents connaissent des épisodes de tristesse ou de découragement après la naissance de leur enfant, les symptômes de la dépression se distinguent par leur intensité et leur persistance.
Les signes à reconnaître sont les suivants :
Tristesse intense, pleurs, découragement
Troubles du sommeil et/ou troubles du comportement alimentaire
Trouble de l’humeur
Stress, anxiété et angoisse
Incapacité à s’occuper de son bébé, sentiment d’impuissance, difficultés à créer le lien parent-enfant
Inquiétudes autour de son bébé
Pessimisme, idées noires pouvant aller jusqu’aux idées suicidaires.
Si vous observez certains de ces signes chez vous ou votre conjoint / conjointe, n’hésitez pas à en parler à votre entourage, à un médecin ou autre professionnel de santé !
Vous vous demandez si vous souffrez d’une dépression post partum ? Rapprochez-vous de votre médecin généraliste ou de votre sage-femme pour que l’un d’eux vous fasse passer le test !
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Le baby blues, ou blues du 3ème jour, est un état passager, court, et souvent bénin, qui arrive dans les premiers jours suivant la naissance du bébé. Durant cette période, la maman peut connaître un épisode de tristesse ou d’anxiété qui s’explique par le bouleversement hormonal qu’entraîne un accouchement.
Même si certains symptômes peuvent être identiques, ceux de la dépression post partum se caractérisent par leur intensité et leur durée.
Les causes peuvent être diverses. Les bouleversements aussi bien physiques que psychologiques dus au post partum qu’entraine un accouchement, la fatigue, le manque de sommeil mais aussi des éléments extérieurs (reprise du travail, crise dans le couple, difficultés économiques...) peuvent être des facteurs de dépression post partum et jouent tous un rôle dans son déclenchement.
Selon un sondage Opinion Way effectué pour Quare en 2021[2] , même si la dépression post partum peut toucher tous les parents, le jeune âge de la mère (< 30 ans) et le fait que ce soit un premier enfant peuvent être des facteurs de risque.
D’autres facteurs sont à noter :
- Antécédents de dépression, d’épisodes de troubles de l’humeur
- Antécédents de fausse-couche, de deuil périnatal
- Difficultés à tomber enceinte, parcours de procréation médicalement assistée (PMA).
- Des événements de vie compliqués ou des chocs émotionnels (deuil, séparation, chômage, rupture familiale...)
- Une grossesse multiple.
- Un accouchement traumatisant
- Une séparation maman - enfant (hospitalisation, néo-natalité).
- Des problèmes d’organisation, de prise de repères
- Difficultés d’adaptation à ce nouveau rôle de parent
- Un bébé manifestant des besoins intenses et générant un sentiment d’impuissance (pleurs très difficiles à décoder et calmer, besoin de contact permanent..)
- La fatigue, le stress.
La prévention de la dépression post partum commence dès la grossesse. En effet, de nombreuses femmes souffrant de dépression post natale présentaient déjà des symptômes de ce trouble alors qu’elles étaient enceintes.
Ainsi, il est important de détecter les éventuels signes de la dépression post partum de manière précoce, de se renseigner et de s’informer sur la période de post partum dès le début de la grossesse.
Idéalement, et si l’organisation familiale le permet, se mettre au rythme du bébé : dormir quand il dort, faire des siestes en même temps que lui, ou encore apprendre à lâcher prise et à prioriser les contraintes domestiques (ménage, repassage...) qui peuvent être réalisées à un autre moment, et tant pis si ce n’est pas parfait ! Une alimentation saine, équilibrée et variée ainsi qu’ une activité physique (calme les 1ères semaines) et adaptée (selon la rééducation du périnée) sont aussi des alliés pour bien vivre la période de post partum.
Enfin, et si cela est possible, ne pas hésiter à demander de l’aide à son entourage et à déléguer un maximum pour alléger le quotidien. Par exemple, plutôt que de vous faire offrir une énième peluche, pourquoi ne pas suggérer à vos proches de vous apporter un bon petit plat pour vous éviter de cuisiner certains jours ?
Entre la 4ème ou 8ème semaine après la grossesse, la visite post natale avec un professionnel de santé (sage-femme, médecin ou gynécologue) permet d’évoquer les éventuelles difficultés liées à la parentalité. S’il y a des de facteurs de risque ou des inquiétudes concernant votre santé mentale pensez à en parler lors de cet entretien !
Les dépressions post partum sont plus ou moins sévères et les symptômes associés plus ou moins intenses, en fonction de la personne.
Une prise en charge précoce permet généralement de régler ce trouble en quelques consultations. Occasionnellement, un traitement médicamenteux voire une hospitalisation (la plupart du temps en unité mère-enfant) seront indiqués par le professionnel de santé ayant posé le diagnostic.
Enfin, d’autres troubles, plus sévères, pouvant aller jusqu’à la psychose puerpérale, maladie heureusement beaucoup plus rare, nécessitent impérativement un suivi psychiatrique et un accompagnement sur la durée.
Dès l’apparition des premiers signes inquiétants, il est nécessaire de ne pas rester seul(e.s), d’en parler à son entourage sans honte ni culpabilité, et de s’entourer de personnes bienveillantes.
La personne en dépression peut partager ses questionnements, ses angoisses et son état avec son conjoint, qui est le premier allié. Toutefois, et même si celui-ci joue un rôle majeur, il aura lui-même peut-être besoin d’un accompagnement.
L’entourage proche (famille, amis...) peut aussi être d’un grand soutien et d’une grande aide : ne pas hésiter à les solliciter pour différents services (garde d’enfants, courses et préparation de repas...) mais aussi pour leur demander conseil et éventuellement partager leurs expériences...
Mais, et même si le soutien de l’entourage est nécessaire, il est primordial de se faire accompagner par un professionnel de santé en cas de dépression post partum. Lui seul pourra poser le diagnostic de la maladie et proposer un suivi et un traitement adéquats.
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[1] https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/enquete-nationale-perinatale-2021
[2] Sondage réalisé du 12 au 26 août 2021 par Opinion Way France pour Qare, sur un échantillon de 302 mamans d’enfants âgés de - 2 ans représentatives de la population française et de 124 papas représentatifs de la population française.
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